"Le
ballet des heures"
Les
heures sont des fleurs l’une après l’autre écloses
Dans
l’éternel hymen de la nuit et du jour ;
Il
faut donc les cueillir comme on cueille les roses
Et
ne les donner qu’à l’amour.
Ainsi
que de l’éclair, rien ne reste de l’heure,
Qu’au
néant destructeur le temps vient de donner ;
Dans
son rapide vol embrassez la meilleure,
Toujours
celle qui va sonner.
Et
retenez-la bien au gré de votre envie,
Comme
le seul instant que votre âme rêva ;
Comme
si le bonheur de la plus longue vie
Était
dans l’heure qui s’en va.
Vous
trouverez toujours, depuis l’heure première
Jusqu’à
l’heure de nuit qui parle douze fois,
Les
vignes, sur les monts, inondés de lumière,
Les
myrtes à l’ombre des bois.
Aimez,
buvez, le reste est plein de choses vaines ;
Le
vin, ce sang nouveau, sur la lèvre versé,
Rajeunit
l’autre sang qui vieillit dans vos veines
Et
donne l’oubli du passé.
Que
l’heure de l’amour d’une autre soit suivie,
Savourez
le regard qui vient de la beauté ;
Être
seul, c’est la mort ! Être deux, c’est la vie !
L’amour
c’est l’immortalité !
Gérard
de Nerval
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Gérard
de Nerval ( 1808-1855 ), est un poète français né le 22 mai 1808 à Paris et est décédé le 26 janvier 1855 dans la même ville. Sa poésie annonce la poésie moderne ainsi que la liberté insatiable des surréalistes
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